Le ministère turc de la culture a entamé, en 2009, un vaste programme de restauration des monuments historiques du pays, dont les mosaïques au mausolée du Sultan Selim II, fils de Soliman le magnifique qui se trouve dans l’enceinte de Sainte-Sophie.
A cette époque, les experts ont constaté une grande différence entre les deux tympans de céramiques qui décorent les murs du mausolée.
D’après le directeur du musée de l’époque, Alexis Sorlin-Dorigny, collectionneur français qui travaillait à la restauration de Sainte-Sophie à la fin des années 1880, aurait subtilisé ces tympans de céramiques avant de les vendre au Louvre.
Selon les historiens, Sorlin-Dorigny aurait fait reproduire à l’identique les céramiques dans un atelier à Paris et a remplacé les originales par ces contrefaçons
La Turquie réclame, depuis des années au musée du Louvre la restitution de ces céramiques d’Iznik datées du 16ème siècle.
En 2017, le directeur du musée Sainte-Sophie, Hayrullah Cengiz, avait exhorté à nouveau la France à restituer les tympans de céramiques de Sainte-Sophie.
« Ces carreaux composés de 60 tuiles étaient exposés au musée du Louvre ».
Hayrullah Cengiz
Depuis cette date, les autorités françaises font la sourde oreille.
Une affiche explique le vol de l’œuvre d’art
Pour protester contre l’attitude de la France, le dirigeant du musée avait alors accroché une affiche en turc, anglais et en français, pour expliquer le sort des mosaïques originales. L’affiche stipulait donc que la France avait obtenu illégalement ces mosaïques de Sainte-Sophie et qu’elle refusait de les rendre.
Les œuvres originales se trouvent toujours au Musée du Louvre, à Paris, avec le numéro d’inventaire 3919 / 2-265. La note explicative qui accompagne l’œuvre mentionne d’ailleurs : « panneau de céramiques qui ornait la tombe du Sultan Selim II, situé dans le jardin du musée Sainte Sophie à Istanbul ».
Malgré plusieurs, relances la France refuse toujours de restituer les ouvres arts dérobés.
Plusieurs artefacts historiques dérobés à la Turquie
Le ministère turc de la Culture et du Tourisme mène depuis des années un intense combat pour récupérer les milliers d’œuvres historiques pillées et emportées illégalement à l’étranger
La Turquie veut récupérer ses chefs d'oeuvres pillés par l'Europehttps://t.co/BNxJHlvQ8h
— TRT Français (@TRTFrancais) September 4, 2017
La France n’est pas le seul pays à avoir dérobé le patrimoine historique de la Turquie.
Le Trésor de Troie est conservé au Musée Pouchkine de Moscou tandis que le Grand Autel de Pergame est exposé à Berlin.
La Turquie accuse également le Metropolitan Museum of Art de New York mais aussi le British Museum de détenir dans leur inventaire des œuvres acquises illégalement.
En outre, la Turquie a demandé au Danemark de restituer sept œuvres exposées au musée David Samling.
Il s’agit du sphinx de Diyarbakir, du sarcophage de Seydi Mahmut Hayrani d’Aksehir, d’un heurtoir de la mosquée Ulu à Cizre, de pages d’un exemplaire du Coran appartenant à la bibliothèque Nuruosmaniye (Istanbul), d’un chandelier de la tombe de Haci Bayram Veli (Ankara), d’un tapis et d’une lampe de la mosquée Esrefoglu (Konya).
La Turquie a, en revanche, obtenu satisfaction concernant plusieurs litiges similaires, lorsque les autorités écossaises consentirent à restituer « La couronne en or », datant du IVème siècle avant J.C, ou quand la Suisse avait rendu le « Herakles Lahdi » (Sarcophage d’Hercule).
Il faut également savoir que plusieurs pays dont de nombreuses nations africaines attendent la restitution des centaines d’œuvres dérobées illégalement.
Alors que sort aujourd'hui le rapport sur la restitution des œuvres d'art, découvrez l'histoire de la statue de l'Homme-requin, l'une des pièces maîtresses du musée du Quai Branly… mais aussi une œuvre spoliée au 19e siècle par la France au Bénin #CulturePrime pic.twitter.com/5vvB2zlIIS
— France Culture (@franceculture) November 23, 2018
Source: medyaturk.info