Le monde littéraire est secoué en France avec la publication d’un livre-témoignage qui critique l’auteur français Gabriel Matzneff et son attirance envers les mineurs. En effet, le 2 janvier, l’écrivaine Vanessa Springora, a publié « Constamment », un livre dans lequel elle raconte sa relation avec le célèbre écrivain Gabriel Matzneff. Plus qu’un livre littéraire, cet ouvrage « dénonce la tolérance vis-à-vis des pédophiles qui se cachent derrière la littérature ». Surtout, cette autobiographie nous rappelle l’époque où les pédophiles avaient pignon sur rue sans jamais être inquiétés par la justice.
En fait, dans son livre « Consentement » (éd. Grasset -2020), Vanessa Springora, aujourd’hui 47 ans, dénonce des actes pédophiles chez Gabriel Matzneff, l’auteur du livre « Les moins de 16 ans » (éd. Julliard- 1974)
Ce qui est étonnant dans cette histoire, c’est qu’il a fallu attendre le témoignage poignardant de Springora pour que le parquet de Paris annonce le vendredi 3 janvier, l’ouverture d’une enquête pour « viols commis sur la personne d’un mineur de 15 ans ».
Il faut reconnaître que Gabriel Matzneff a toujours revendiqué son attirance pour les mineurs et sa pratique du tourisme sexuel notamment en Asie. C’est d’ailleurs dans ce livre qu’il écrivait : « lorsque vous avez tenu dans vos bras, baisé, caressé, possédé un garçon de 13 ans, une fille de 15 ans, tout le reste vous paraît fade, lourd, insipide ».
Ce n’était pourtant pas très difficile de savoir qui était Matzneff à l’époque
Vanessa Springora au journal Le Parisien
Elle dénonce ainsi le soutien dont bénéficiait l’écrivain Gabriel Matzneff.
L’effet de Mai 68, sous le thème de la liberté sexuelle
Bien que la loi française considère déjà en 1974, qu’un mineur n’est pas capable de décider librement à une relation sexuelle avec une personne majeure, les aventures avec des filles et garçons de Gabriel Matzneff ne sont pas poursuivies par la justice. Or, à cette date, la majorité sexuelle est fixée à 15 ans pour une relation avec une fille et 18 ans avec un garçon.
Pourtant, des mouvements pros-pédophiles commencent à voir le jour avec l’influence des pays nordiques. Cette envie de liberté se transforme en « liberté sans limite ». D’ailleurs, des slogans tels que « interdit d’interdire » et « jouir sans entraves » font leur apparition.
Comme l’explique France Info, «le photographe David Hamilton (plus tard accusé de viols sur mineurs) publie en 1973 un recueil de clichés avec de très jeunes modèles». Par ailleurs, à la même époque, la photographe Irina Ionesco réalise des portraits érotiques de sa fille Eva, âgée seulement de quatre ans.
Gabriel Matzneff signe des tribunes pédophiles
Ainsi, dans ce contexte, le journal Libération n’hésite pas à relayer les idées de Gabriel Matzneff, mais aussi de l’écrivain Tony Duvert et le philosophe René Schérer. Il faut dire que Libération est un journal né sous l’impulsion du mouvement Mai 68. Ainsi, il est impensable pour ce journal de se fixer des limites. Ce qui est contraire à l’esprit de Mai 68.
Mais pire encore, les médias français relatent que le même journal n’avait eu aucun scrupule à diffuser «des annonces pour des rencontres avec des mineurs». Ainsi, des personnes pouvaient passer des annonces pédophiles en toute impunité.
Plus étonnant encore, une tribune rédigée par Gabriel Matzneff en 1977, paraît dans le journal Le Monde. Cette tribune destinée à soutenir trois hommes poursuivis pour des relations sexuelles sur mineurs et tout simplement scandaleuse. « Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ? », se demandent les signataires. « Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit », exigent-ils encore.
Les archives montrent que cette idée pro-pédophile n’est pas l’œuvre de quelques marginalisés. C’est d’ailleurs cette situation qui fait plus peur. Ainsi, la tribune est signée par 69 personnalités et membres du milieu médical. Parmi eux se trouvent Roland Barthes, Louis Aragon, Simone de Beauvoir, Jack Lang ou encore André Glucksmann.
Toutefois, le journal français Le Monde ne s’arrête pas là et publie en mai de la même année une seconde tribune. Cette fois-ci, les signataires réclament explicitement l’abrogation des lois réprimant les relations sexuelles entre adultes et mineurs. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à dresser un parallèle avec l’interdiction de l’adultère et l’IVG.
En outre, le journal, continuera sa collaboration avec Gabriel Matzneff jusqu’en 1982. Mais, une nouvelle accusation de pédophilie à l’égard de l’écrivain suffit à signer la rupture.
Gabriel Matzneff invité phare dés médias
En 1990, Gabriel Matzneff est l’invité sur le plateau d’Apostrophes, une émission littéraire de Bernard Pivot sur la chaîne publique Antenne 2. Et lorsqu’une étrangère, la romancière québécoise Denise Bombardier critique ouvertement Gabriel Matzneff en le comparant « à un vieux monsieur qui attire les enfants avec des bonbons », elle sera alors traitée de « Connasse » par Philippe Sollers.
Malgré tout, Bernard Pivot refuse les accusations de complaisance à l’égard de Matzneff.
« Dans les années 70 et 80, la littérature passait avant la morale; aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès. Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d’un pays et, surtout, d’une époque »
Bernard Pivot – Twitter
Est-ce que tout a changé ?
On peut donc s’attendre qu’à partir des années 2000, les mentalités changent et que la pédophilie soit un crime impardonnable. Or, au vue des quelques exemples, on se rend compte que ce n’est pas complètement le cas.
Il y a d’abord le cas de Frédéric Mitterrand. Devenu ministre de la culture en 2009 dans le gouvernement de Fillon, il est vite rattrapé par son livre autobiographique « La mauvaise Vie » paru en 2005. En effet, dans ce livre l’écrivain raconte son tourisme sexuel où il couche avec des mineurs en Thaïlande.
Lors de la polémique à ce sujet, Xavier Bertrand, ministre du travail de l’époque prend sa défense et tente de décrédibiliser les accusations sous prétexte que la polémique vient du Front National. A ce jour, Mitterrand n’a toujours pas compte à rendre à la justice.
Les polémiques autour de l’âge du consentement
Autre point de discorde dans la société française, c’est l’âge du consentement sexuel quand il s’agit d’une relation entre un mineur et un majeur.
La justice française, cherche à savoir si le partenaire qui a moins de 18 ans a cette relation d(une manière consentie.
Ainsi, à plusieurs reprises, des majeurs ont été acquittés pour des relations avec mineurs de plus de 15 ans jugeant qu’elle était consentante.
Cela montre que les mentalités n’ont pas changé. On apprenait d’ailleurs, par le biais des médias français que Le Centre national du livre a recommandé au ministre de la Culture de supprimer l’allocation annuelle dont bénéficie l’écrivain Gabriel Matzneff, qui fait désormais l’objet d’une enquête pour viol sur mineur. En effet, il s’agit d’une aide sociale accordée à des auteurs vieillissants ayant de faibles revenus. Gabriel Matzneff, aujourd’hui âgé de 83 ans, a touché depuis 2002 un total 160 000 euros selon «le Journal du Dimanche».
De plus, le magazine, le Point, continuait de collaborer avec l’auteur. Le dernier texte de Gabriel Matzneff avait paru le 16 décembre dernier.
Et pourtant, ce dernier assure encore que sa relation à l’adolescente relevait de « l’amour fou ».
Source: medyaturk.info
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