Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a déposé une plainte le 25 octobre contre Etienne Gernelle, président-directeur général du magazine d’actualité français Le Point, et son rédacteur en chef, Romain Gubert, pour sa couverture du 24 octobre.
Comme on pouvait y s’attendre, dans un entretien accordé à la version turque de Deutsch Welle, le 26 octobre, Etienne Gernelle, maintient ses accusations, arguant que « c’est un réflexe de dictateur de porter plainte ». L’objectivité demeure le grand absent de ses reportages. Ainsi aucune antithèse n’est possible et les textes sont une réquisition comme peut le faire un procureur.
Pourtant l’analyse de la ligne éditoriale de cette revue montre une certaine hypocrisie emplie de haine envers la Turquie et en particulier contre le président Erdogan.
En effet, le magazine n’en est pas à sa première attaque. Déjà, en mai 2018, le même journal avait titré « Le Dictateur » en affichant une photo d’Erdogan.
Une autre une, datant d’août 2016, était également visible : « Spécial Turquie : Le pays qui fait peur à l’Occident ».
Le point est peu critique à l’égard des vrais dictateurs
Des unes offensantes alors qu’en parallèle, le même magazine, n’hésitait pas à mettre en avant le prince héritier d’Arabie saoudite. Ainsi, Mohammed Ben Salmane, était désigné, d’une manière élogieuse, comme étant : « Le prince qui peut tout changer ». Et cela, malgré une politique saoudienne controversée dans un pays où la peine de mort est toujours en application et le droit de vote n’existe. Depuis cette une de 2017, aucune couverture n’a été faite à l’encontre du prince pour dénoncer la dictature.
Alors que le prince saoudien est accusé par des instances internationales, comme les Nations Unies, d’avoir ordonné le meurtre du journaliste saoudien Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre 2018.
De plus, Le Point reste silencieux face au régime du président égyptien, Al-Sissi, arrivé au pouvoir suite à un coup d’état. Aucune une de la revue n’a donc été consacrée à ce général, régulièrement accusé de bafouer les droits de l’Homme dans son pays.
Cependant, les articles uniquement à charge contre le président Erdogan sont devenus « quotidiens » dans les médias français. Au-delà d’une critique rationnelle, les textes produits ne contiennent aucune source solide et sont loin de détenir la vérité.
La Turquie joue le jeu de la démocratie mieux que l’Europe
Depuis 2002, Erdogan a gagné toutes les élections aux quelles il a participé avec un taux de participation largement supérieur à ceux de l’Europe dépassant à chaque fois les 85%.
Pointant du doigt cette hypocrisie, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, avait vivement critiqué le magazine français sur son compte twitter, en affirmant que les Français « essaient tout pour protéger leurs pions mais n’obtiennent aucun résultat ».
« Les Kurdes ne sont pas et ne seront point vos pions. L’ère coloniale est terminée », avait-il partagé.
La France doit d’abord regarder son passé
Cette, attitude des médias est aussi critiquée en Turquie par des journalistes et des citoyens.
« Les médias français tentent de cacher les relations avec les dictateurs en s’attaquant à des démocrates » lâche d’ailleurs, plusieurs journalistes turcs
Ainsi, le journaliste turc Ufuk Coskun rappelle dans un entretien accordé à Anadolu que « le passé colonial de la France, qui a commencé en 1524, a tué des millions de gens dans plus de 20 pays. »
Pour le journaliste, la France, comme d’autres pays colonisateurs, a contribué à la paupérisation de l’Afrique tout en assistant à des massacres. Ainsi, il rappelle la fameuse phrase imputée au président Français, François Mitterrand quand les critiques s’élevaient contre les massacres des Tutsis au Rwanda dans les années 90 : « Dans ces pays-là, un génocide n’est pas trop important ».
En mars 2011, Jacques Chirac confirme d’ailleurs dans un reportage vidéo qu’une « grande partie de la richesse de la France vient de l’exploitation de l’Afrique ». « Les Occidentaux sont les pilleurs et la France est un pays du tiers monde sans l’Afrique », insiste encore le journaliste.
C’est pourquoi, Ufuk Coskun va plus loin dans ses accusations et prétend que la France soutient des milices en Afrique qui commettent des crimes de guerre en Afrique contre des musulmans.
« Tout ça pour dire que la France essaie de cacher son passé en accusant de crimes des autres pays », s’agace le journaliste.
La Turquie est le seul pays qui combat 3 organisations terroristes à la fois
La Turquie est un pays relativement stable par rapport à ses voisins du sud où les conflits n’ont jamais cessé depuis plus d’un demi-siècle. Cette instabilité propice à la prolifération des terroristes conduit le pays à être à la pointe en matière de lutte contre le terrorisme.
En effet, la Turquie est régulièrement visée par 3 organisations terroristes qui commettent des attentats sur son sol. Ainsi, le PKK, Daesh et le YPG prennent pour cible des civils sans distinction de religion ou d’ethnie.
Malgré ces atteintes, la Turquie se préoccupe en priorité de la sécurité des civils tandis que les autres pays causent des dégâts considérables à l’instar des opérations de Mossoul, Raqqa ou encore Alep.
Une grande partie des kurdes vivent paisiblement en Turquie
Quoi qu’il en soit, la Turquie mène cette guerre contre des organisations et non une ethnie. D’ailleurs, d’après des estimations non officielles, la Turquie compte entre 10 à 20 millions de citoyens d’origines kurdes. Ils sont présents notamment dans l’est et aussi énormément à Istanbul.
Les lois ne font aucune distinction sur l’ethnie étant donné qu’à l’instar de la France la République est « une et indivisible ». Dans ce cas de figure, prétendre à un nettoyage ethnique relève de la pure propagande.
D’autant qu’en 2011 le Monde diplomatique publiait une carte qui montrait la présence de la minorité kurde par pays. D’autres médias comme France 24 ou la BBC diffusaient récemment également des cartes identiques.
Ainsi, d’après cette carte, les Kurdes vivent en Turquie, en Irak et en Iran. Selon l’Institut Kurde de Paris, les Kurdes de Syrie sont essentiellement dans une petite poche au nord-est du pays. Pourtant, depuis le début de la révolte en Syrie, le YPG a pris le contrôle d’une grande partie du nord de la Syrie y compris les villes où la présence de kurdes n’est pas avérée.
Ainsi, les kurdes s’approprient des terres qui ne leur appartenaient pas en chassant notamment les Arabes et les Turkmènes.
Le YPG pointé du doigt par les organisations internationales
Par exemple en 2015, Amnesty International pointait du doigt les crimes et les nettoyages ethniques perpétrés par le YPG.
« Par conséquent, la Turquie rend les terres aux vrais propriétaires sans pour autant chasser qui que ce soit », défend Ufuk Coskun qui exhorte « les Français à ne pas confondre la France et la Turquie ».
Outre cela, la présidence turque par le biais de son porte-parole et de son ministre des affaires étrangères confirme sans cesse qu’après les opérations turques des milliers de Syriens retournent dans les villes reprises par l’armée turque. Puis, la population locale, sans discrimination, participait à la gestion de la ville.
Pourtant, les médias occidentaux s’obstinent à utiliser le terme « Kurde » sans faire de distinction entre ceux qui appartiennent à des organisations terroristes et les civils.
Le YPG n’est pas différent du PKK
L’Occident qui se bat également contre le terrorisme voudrait garder le monopole de la lutte antiterroriste. Ainsi, il utilise des organisations non étatiques contre d’autres à l’image des films hollywoodiens où le méchant trouve la liberté en échange de son aide contre d’autres méchants.
Pour ceux qui pensent que le YPG n’est le PKK se trompent complètement. Pour s’en convaincre di contraire, il suffit de regarder les manifestations en Europe. En effet, ils arborent tous les drapeaux du PKK aux côtés du PYD. De plus, ils idéalisent un seul homme, le leader : Abdullah Ocalan emprisonné en Turquie depuis 1999. Il est coupable de la mort de milliers de civils et de membres des forces de l’ordre.
D’ailleurs, il est d’autant plus étonnant de voir le silence des responsables politiques face à des manifestations faisant ouvertement l’apologie du terrorisme et des attaques contre des citoyens d’origine turque.
Source: medyaturk.info
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