Le volume des commentaires, caricatures et autres contenus à charge contre la Turquie a visiblement augmenté au cours des dernières années. Même après la tentative du coup d’Etat manqué en juillet 2016, une réelle propagande a commencé à se répandre aussi bien dans les médias dominants en France qu’en Europe.
Le plus souvent, il s’agit soit de mensonges, comme lorsque les médias européens avaient affirmé au moment du Putsch, qu’Erdogan avait fui en Allemagne, soit d’une récupération politique de certains faits.
Evidemment, dans ce cas, les faits véridiques sont repris d’une manière totalement décontextualisée et réorientés selon des finalités préétablies, pour donner une fausse image de la situation en Turquie, n’ayant, d’ailleurs aucun lien avec la réalité.
Le récent dossier du journal le Point exprime, à merveille, cet acharnement abject à l’égard de la Turquie, poussant de nombreux journalistes à écrire des articles relevant de la désinformation, en totale rupture avec la déontologie journalistique, dont la finalité est plutôt, en principe, d’éclairer le public.
Ce qui démontre, tout d’abord, la partialité du Point est son choix à ne donner la parole qu’à un seul camp, les anti-Erdogan, au détriment du camp majoritaire en Turquie qui vote pour l’AK Parti à chaque élection depuis 2002. La volonté de manipuler l’opinion et d’induire le lecteur en erreur est ainsi, manifeste.
Ensuite, on use d’un titre provocateur et mensonger en parlant de « dictature », alors que le gouvernement turc a été élu par le peuple. Et quels que soient les problèmes en Turquie, ce pays mérite des analyses critiques nuancées, tenant compte de la version des différents camps et du contexte complexe que vit cette nation.
En outre, par le fait de proférer des contre-vérités et de violer toute déontologie journalistique, le Point n’accepte pas que des citoyens, notamment franco-turcs, les critiquent, tout en osant se revendiquer de la liberté d’expression.
La liberté est donc utilisée pour salir et calomnier, mais en plus, ils refusent cette même liberté à ceux qui les critiquent.
A titre d’exemple, lorsqu’un intellectuel français, Pascal Boniface, a été violenté par des franco-israéliens simplement pour ses idées, ni le Point, ni le Président français n’ont invoqué la liberté d’expression pour le soutenir.
Dans le même ordre d’idées, lorsque le CRIF, en 2017, a fait retirer de la vente un magazine pour enfant évoquant Israël sous un angle qu’ils n’appréciaient pas, ou lorsque cette même organisation a fait censurer une conférence du défunt Stéphane Hessel, à Normal Sup en 2011, ces mêmes médias étaient restés silencieux.
Ceci prouve qu’ils ne défendent ni la vérité, ni la liberté d’expression, mais sont simplement engagés dans une bataille idéologique contre la Turquie, qu’ils cherchent à salir par tous les moyens, fussent-ils malhonnêtes.
Plus la Turquie s’affirme comme une puissance régionale indépendante dérangeant les intérêts occidentaux, plus elle est attaquée politiquement et médiatiquement en Europe et aux États-Unis.
En Mai 2016 déjà, l’Express titrait en une «Le danger turc », avec une photo très assombrie d’Erdogan. Ainsi, en plus d’user de l’image pour influencer négativement le public, le journal avait mis un titre rappelant ceux des années 1930 sur le «péril juif».
Mais, malheureusement, la généralisation de l’islamophobie a rendu acceptable ce type de propos usant des préjugés racistes.
D’ailleurs, dans son dossier rempli de raccourcis et caricatures, l’Express reconnaît, quand même, indirectement ce qui les dérange avec la Turquie, en mentionnant le fait que le développement et la montée en puissance de Turkish Airlines gênait les intérêts d’Air France et de Lufthansa.
La Turquie est, donc, un concurrent sur la scène mondiale pour l’Europe. Sans vraiment s’en rendre compte, il s’agit d’un aveu démontrant une des causes importantes de la diabolisation de la Turquie par les medias occidentaux.
Une autre contradiction de l’élite médiatique dominante étant que de nombreuses dictatures, amies de l’Europe, ne font pas l’objet d’une couverture médiatique aussi massive que négative, ni de commentaires aussi tranchants.
Le cas du maréchal Al Sissi peut illustrer cette théorie. Il signe des contrats avec la France, entretient de bonnes relations avec les pays européens, et ne subit que très peu de critiques dans les médias occidentaux, alors qu’il impose en Egypte une dictature absolue, qu’il a massacré des centaines de manifestants en 2013, que les élections sont truquées et qu’il est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat.
Une concordance est d’ailleurs visible entre l’orientation des médias et celle des élites politiques dominantes concernant la Turquie, comme si finalement, au-delà de l’apparence de médias libres, ceux-ci servaient un agenda idéologique et politique déterminé.
Une incohérence est également apparente chez une grande partie des élites médiatiques européennes en termes d’empathie. En effet, dans les pays d’Europe ayant subi des attaques terroristes ces dernières années, il y a une volonté d’obtenir la sympathie du monde et de faire comprendre que face à l’urgence de la situation, des mesures fortes doivent être prises.
La France avait ainsi, par exemple, adopté l’état d’urgence, qui n’a été que très peu critiqué dans les médias mainstreams.
Or, face au traumatisme certainement plus grand que les Turcs ont vécu à travers le coup d’Etat manqué et les attaques terroristes, ils ne bénéficient d’aucune empathie de la part des médias européens, ni pour les victimes, ni pour leur peur.
Au lieu de cela, on se réserve le droit à la diabolisation du gouvernement et du peuple turcs, ainsi qu’une présentation complètement caricaturale quand elle n’est pas mensongère de la réalité en cours dans le pays.
Cette attitude de « deux poids deux mesures » permet de tirer des conclusions quant au traitement partial de certains médias qui n’a d’autre explication que l’acharnement contre le succès un peuple et de son Président.
Source: AA
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